Voici mon compte-rendu pour cette première compétition de Drift en tant que pilote.
La voiture a été terminée juste à temps pour ce premier round !
Un énorme travail de préparation chez Auto Perf, notamment le montage des pneus sur les jantes les derniers jours.
Et le week-end précédent : 3 jours de pose de la déco dessinée par FT District et Sha_Do Graphics chez Graf'x Création.
Pour ma première compétition, Julien, un ami, m'accompagne avec son Scénic, rempli de pneus et d’outils.
Nouveauté pour moi : mon père m'a prêté son Avantime, fraichement équipé d'un attelage pour l'occasion. Quel confort d’avoir un plateau, et de quoi emmener du matos et des pneus en quantités !
Dernière personne à m’accompagner pour mes débuts en compétition : Marine, ma copine, qui me suit et me soutient. Elle s’occupe également de photographier l’intégralité du week-end, chose que je ne peux plus faire moi-même désormais.
Cerise sur le gâteau, elle shoote de mieux en mieux, avec des filés de folies. Laurent Goupil (parmi beaucoup d’autres), devrait être ravi de découvrir certains clichés le concernant…
Le week-end débute réellement vendredi midi.
Rendez-vous chez Auto Perf pour les derniers préparatifs et monter la voiture sur le plateau.
La voiture a juste été achevée avec le montage de ses nouvelles suspensions Zenky-Racing.
Comme prévu, la mettre sur le plateau est un peu délicat, et on prend déjà conscience des premières modifications à apporter :
Le démontage du pare-chocs avant est obligatoire, on s’en doutait, mais être obligé de démonter le crochet de remorquage complique et allonge la manipulation.
Heureusement que la journée était posée !
Samedi : c’est donc entrainement.
La piste de Kart de Salbris est plutôt large (8m), et la portion que nous roulons (la moitié du tracé complet en fait), est largement suffisante pour notre discipline, et des plus intéressantes avec un tracé technique, et un premier virage en bout de ligne droite bien rapide.
Avant d’aller bruler du pneu, il faut d’abord préparer la voiture : remonter le pare-chocs avant, refixer le crocher de remorquage (même si je ne m’en suis pas servi !), vider tout ce qui traine dans la voiture, régler les harnais, changer les roues arrières.
Julien s’est également occupé d’installer les films anti déflagration sur les vitres latérales, dernier point de ma checklist pour répondre au contrôle technique de la compétition...
Entre autres pour tout ça, je ne peux qu’exprimer un énorme merci à Julien Boulanger ! Un ami de bonne volonté qui m’aide énormément dans ma passion.
Merci mon pote ! Je sais que tu n’attends rien en retour, mais merci pour tout ce que je te dois !
La voiture est presque prête pour aller en piste. Je suis impatient.
Dans le paddock, les gens se succèdent pour venir me féliciter du travail accompli sur la voiture.
Extrait :
« Tim, c’est ta caisse ?!? La S14 blanche ?!? Je l’aurai pas reconnu !!! »
« Quoi, du sticker ? Partout ? Hein, même le noir ? Oh ! Et le blanc ? Aussi ?!? Impressionnant… Les jantes aussi !!!! Et le Carbone ? Sticker ?!!! Wouah ! »
Dédicace à Franck d’AS Factory : « J’espère que tu as prévu un pot de peinture noir d’avance pour avoir la même densité de paillettes » Ma réponse : « Ouais, ça ira, c’est du sticker » laissant place à « oh, sérieux » lol
La voiture a vraiment changé par rapport à l’année dernière. Et la méthode de réalisation de la déco a bluffer tout le monde.
Au fur et à mesure de la journée, je roule de mieux en mieux.
Mais ma puissance quasiment stock (220cv) et mon pont d'origine (un peu long), ne m'aide pas.
J'ai du mal à rester dans les tours en seconde... Les monstres de 400-500cv à coté de moi n'ont clairement pas ce souci...
Ma première session est écourtée par un souci de fixation de baquet dès quelques tours...
Heureusement, je peux compter sur l’entraide dans le paddock. Frédéric Ferreira me prête de quoi souder, et Stan Reigner, mon ami suisse, m’apporte le coup de main et son savoir faire en ressoudant les platines de mon baquet. Merci à eux !
Ce petit désagrément passé (et l’inquiétude qui l’accompagne, retour rapidement sur la piste !
L’occasion de prendre la mesure de l’efficacité de mes nouveaux combinés filetés Zenky-Racing fraichement installés.
J’appréhendais un peu les modifications.
Jusqu’à maintenant, ma voiture n’avait pas de kit carrosserie, je n’avais donc pas peur de l’abimer, ce qui me libérait l’esprit.
Mes anciennes suspensions, des Cusco Drift, étaient géniales car relativement souple, et pardonnait les erreurs de pilotage, notamment mes attaques de vibreurs généreuses.
Mais avec le kit carrosserie, ce pare-chocs au raz du sol, et des suspensions plus douces, il est désormais temps de rouler avec un peu plus de précision.
Et surtout, je dois maintenant éviter de trop escalader ces vibreurs que j’appréciais tant. La sanction serait immédiate : pare-chocs avant arracher, voir les bas de caisses, et des suspensions qui me rappelleraient à l’ordre en m’envoyant dans le bac à gravier.
Finalement, je me suis vite habituer. J’ai eu assez vite un bon feeling avec les suspensions, et ne pas abimer la voiture ne m’a pas perturbé l’esprit, donc mon pilotage.
Quelques petits arrêts au stand et quelques conseils d’amis m’ont permis de régler un peu mieux la voiture : Pression des pneus, et réglages des molettes des suspensions.
Pour progresser, rien de mieux que de suivre un bon. Ca permet d’augmenter sa vitesse, de travailler la trajectoire…
Mes premiers « battles » se font naturellement avec mon ami Laurent Goupil de la Team SJSA. On roule tous les 2 sur la même voiture, une Nissan S14 zenky (non A ^^). La sienne est particulièrement affutée niveau châssis, et une puissance raisonnable de 300cv, sans parler de son coup de volant phénoménal. Pour situer, Laurent est le seul français à ma connaissance à être reconnu pour faire des backward entries (angle de plus de 90° en entrée de courbe) !
Ce type d’entrainement me sert : Passant plus vite, ça va de mieux en mieux.
Je n’ai eu qu’une petite frayeur dans une courbe. Un changement de rapport maladroit, et un spin qui m’a emmené droit vers une pile de pneus !
Je l’ai vu dans la porte, puis dans l’aile arrière droite… On imagine vite le pire. Finalement, la voiture s’est bien ralenti, et je suis venu touché tout en douceur, mais vraiment en douceur cette pile de pneus. Ce qui a quand même suffit à la faire basculer, au ralenti…
Passage au stand pour contrôler que tout va bien… Julien ne comprenait pas pourquoi je m’arrêtais, la scène n’étant pas visible de loin… Mais après explication, il jette un coup d’œil : la voiture n’a rien. Ouf ! Soulagé, je repars immédiatement en piste.
Les sessions s’enchainent, je me fais plaisir. La voiture est agréable à rouler. Je me régale, sans me mettre la pression.
Ca reste le plus important pour moi : Have fun !
Fab, David et Guillaume de Auto-Perf viennent me voir en piste. Ca fait plaisir.
L’occasion pour moi de les remercier (après les paniers de bières de Belgique) en les emmenant en baptême !
Ce qu’ils ont apparemment apprécié.
En fin de journée, petit soucis d’embrayage. Ma pédale ne remonte plus…:/
Je termine ma dernière session comme ça, mais aider la pédale à remonter en glissant son pied en dessous, ce n’est pas très pratique.
On laisse la nuit passer. La chaleur toute la journée nous a tués. On verra demain matin.
Il est déjà tard, et on est attendu chez des amis de ma famille qui nous hébergent tous les 3.
Dimanche, compétition.
La pédale d’embrayage est restée capricieuse malgré la nuit de repos.
Encore une fois, je peux compter sur mes amis pour m’aider.
Stan (encore une fois lui, et je l’en remercie !) m’aide à faire une purge du circuit d’embrayage.
Quant au liquide, il m’est fourni par mon ami Benjamin Boulbes.
Les essais libres se déroulent bien, avec des passages bien plus rapides que la veille.
On me conseille d’arriver plus vite dans le premier virage, ce que je fais progressivement.
Je profite des essais libres pour faire un baptème à Christine, la compagne de Philippe qui nous héberge pendant tout le week-end.
Elle était ravie de cette expérience… déroutante !
Quant à Philippe, il s’est contenté d’assister à la scène depuis le paddock.
Qualifications :
« Mauvaise » nouvelle, il n'y a que 2 passages jugés après un premier passage d'échauffement (warm-up), contre 3 depuis des années... Ca ajoute un peu de pression.
Je suis très concentré. Le retour à la compétition me fait du bien. Mon passé sportif me revient à l'esprit : la natation, le VTT, l'auto-modélisme... J'aime bien cette pression...
Ma hantise : spinner, ou sortir, synonyme d'un zéro pointé. Je n'aimais pas ça quand je jugeais. Pas question d'en faire maintenant que je roule.
On passe par 3... Je suis dans le 3ème paquet.
Pas de bol, je passe derrière Benjamin Boulbes, le champion de France en titre et sa BMW M3 V8... Autant dire qu'il est parfait... Et derrière moi, il y a Mike Kaufmann, un ami qui roule en S14 aussi, mais qui a bien plus de puissance que moi, et qui a déjà fait de la compétition.
Ca ne va pas être facile d'impressionner les juges entre ces 2 fous. :/
Mon premier passage est pas mal. Je me fais plaisir, le plus important, et je me trouve propre par rapport à mes entrainements. Je suis juste lent en sortie de 2nd virage, ce qui m'oblige à repasser la première pour aller jusqu'au 3ème et dernier virage jugé, mais je perds la glisse pour l'atteindre.
Je fais un peu mieux à mon second passage...
Je suis plutôt content de moi, sachant bien sur que d’autres pilotes envoient du bien plus gros.
Au paddock, mes amis me disent que j'ai bien roulé, qu’ils se sont régalés... Ca fait plaisir.
J’assiste à la fin des qualifications avec mes amis depuis le paddock.
Andrew Hirshy, un ami suisse en S14A nous fait une belle frayeur en tapant le talus dès son premier run.
A son retour au stand, on est une belle équipe à lui prêter assistance.
L’échangeur frontal est percé. Le Turbo ne charge donc plus. On décide de le chuinter !
Quelques minutes plus tard, il est a nouveau en piste pour faire son second et dernier round de qualifications.
Vous l’aurez compris à plusieurs reprises à travers cet article : il règne une ambiance exceptionnelle dans le Drift en France.
Petite dédicace à mon pote Raff et sa Mustang avec qui je roule sur les journées d’entrainement Drift « Enjoy the ride more » qu’il organise.
Pour lui aussi, cette manche du Drift Challenge à Salbris est synonyme de début en compétition dans la discipline.
Il termine malheureusement dernier des qualifications. La pression a été la plus forte.
Une place qui ne reflète pas son niveau. Vivement la prochaine mon pote, tu feras mieux ;)
Le verdict tombe le midi : je suis 21ème sur 29. Un peu déçu sur le papier, mais c'est le jeu. Et tout le monde me dit que ce n'est pas si mal.
Bonne nouvelle, l'après-midi, on a le droit à un Top 32, et non un Top 16. Ca permet à plus de pilotes (dont moi pour le coup) de s'initier aux Battles.
Je vais devoir affronter Antoine Amar, qui roule sur une S14 également. Visuellement d'origine, il a une prépa moteur de folie : pas loin du double de puissance... Ca ne va pas être simple.
Premier passage, il s'élance devant moi, étant mieux qualifié.
La ligne droite annonce la couleur : il part très fort ! Il ne m’attend pas, et je ne peux rester au contact. Il déclenche sa glisse dans le premier virage...
Je suis obligé de temporiser un peu, étant plus lent.
Je fais une belle glisse, jette bien ma voiture dans la ligne droite, puis arrive sur le 2ème virage. Je fais le maximum pour qu'il ne creuse pas l'écart, tout en ne perdant pas ma glisse.
Au 3ème virage, je pense que je me suis finalement un peu rapproché, mais je ne suis pas dans sa portière. Un battle un peu trop à distance. Mais dur de le rattraper avec au moins 150cv de moins... J'ai fait mon possible, plutôt content de moi... Dommage qu'il m'ait pas attendu dans la ligne droite, mais ca fait partie de la gestion d'un battle.
Second battle, je suis devant...
Bon, pas le choix, il va falloir aller vite. Ce n’est pas mon genre de jouer la manche à l’antijeu, en bouchonnant.
Je suis moins bien outillé, mais je vais me battre lol
Dès la ligne droite, il me colle... Je n'ai pas les moyens de le larguer, prévisible... Je déclenche, il doit être derrière, mais je ne regarde pas.
Je n’ai que peu d’expérience en battles. Les premiers que j’ai fait, c’était lors de « End of Summer » en octobre, avec Sébastien Cornec, vainqueur de la compétition. Je me souviens avoir été surpris de le voir aussi près de moi dans une courbe, ce qui m’avait déstabilisé, et fait spinner dans le virage suivant.
Ca m’avait servi de leçon. Ne pas paniquer avec la pression.
Je fais donc du mieux que je peux. Ca glisse fort, avec pas mal d'angles, et vite...
On arrive dans le 2ème virage, je suis un peu large, mais je glisse vite, et avec de l’angle.
Un regard sur ma droite me permet de me rendre compte qu'il prend l'intérieur... On n’a pas le droit de doubler, mais il est à la corde... Motivé, je mets la première, à fond, et je décide de ne rien lâcher, pour rester devant... Je me bats ! Ce que je parviens à faire. On finit le dernier virage bien fort. Il était plus près que moi je n'étais de lui, mais je me suis régalé, et j'ai l'impression de m'être bien défendu. Lui aussi semble content, puisqu’on s’est fait des signes pleins d’enthousiasme pour rejoindre l’air de parking.
Je sors du battle content, même si la compétition s'arrête là pour moi, ayant perdu.
Petite déception néanmoins en retour au paddock. Malgré ma satisfaction, des gens me précisent que quand il m'a fait l'intérieur, il a regrippé alors que j'étais encore en glisse... Théoriquement, ça se sanctionne, mais je n'ai pas été parfait dans ma trajectoire non plus. Les juges ont pris leur décision, je sais ce que c'est, ayant été 2 ans à leur place. Et ça ne se conteste pas. De toutes façons, il m’a bien plus collé que je ne l’ai fait. Pour moi, un battle, ça se gagne portière contre portière, ce qu’il a fait.
De mon coté, je reste content !
Pour une première, ce n'est finalement pas si mal : pas de spin, pas de sortie de piste.
J'ai bien roulé, sans faire de faute, et la bataille a bien eu lieu sur la piste, pas dans un bac à gravier.
Rendez-vous les 16 et 17 juillet au Bourget, pour le Round 2 qui a lieu dans le cadre du Autoworks Festival, organisé par mes amis du magazine Autoworks.
Le programme concocté est des plus alléchants : 40 pilotes venus de la planète entière, la Team Orange en démo, des stands pro, etc. On va se régaler.
Mon inscription est déjà validée !
D’ici là, il y a un peu de travail sur la voiture : peaufiner certains réglages, monter quelques pièces, etc.
Auto perf est déjà sur le coup !
En attendant, la S14 est exposée cette semaine du 16 au 19 juin au Mondial du Modélisme qui se tient à Paris, Porte de Versailles.
Elle est sur le stand RC Drift IDF, une communauté de passionnés particulièrement active dans la voiture radio commandée que je fréquente régulièrement puisque je pratique aussi au 1/10ème.
Leur stand est génial, avec des décors de folies vraiment impressionnant. En plus, cette année, une piste d’initiation a été mise en place, pour vous permettre de découvrir ce loisir agréable.
Un grand merci à Drift.fr pour cette chronique "Tim's week" pendant ces 2 dernières semaine.
Et merci à ma petite femme Marine de me suivre et de shooter les événements (2500 photos en 3 jours là quand même) qui me permettent d’illustrer mes propos tout en me faisant de beaux souvenirs à tout le monde.
Merci à tous pour votre soutien. ;)
Tim
