Il y avait quand même du Challenge dans l'air. Ma conduite sur piste en drift je la connais. Elle vaut ce qu'elle vaut, mais au moins je sais à quoi m'attendre. En show c'est une toute autre histoire, avec un terrain bien délimité et un public qui vous regarde… et on joue solo !
Là je me dis que ça pourrait donner quelque chose de sympa, mais sans plus d'avis sur la question . On verra bien le jour J.
Et la pression de faire ça sur un meeting. C'était le plus dur à gérer ça ... Petite chaleur quand j'ai fais craquer le moteur pour sa mise en température dans le stand. En pensant : " dans 5 min, ça serait bien de ne pas trop se bourrer dans les bordures quand même !!!"
S’il y a une chose que je ne peux prévoir précisément, c’est à partir de quand je roule sur les jantes ! Une hauteur de caisse à 6 cm près n’est pas vraiment ressentie dans cet exercice. Le témoin max, c’est lorsque les pneus commencent à cracher les étincelles : la carcasse métallique est à nue... La frime du : "j'ai usée les pneus à la corde !!" : pas de ça aujourd'hui ! Un arrêt total de l'auto en show c'est pour une raison valable !
Le moteur est en chauffe et à l’appel du Speaker , le public afflue.
Un tour de reconnaissance très lent avec le patron du Meeting permet de visualiser le tracé, les interdistances, les courbes, mais aussi les défauts de planéité, les zones avec graviers, les zones avec très vieil enrobé saillant. Des ressauts qui éventuellement pris en travers va déstabiliser l’auto, engageant un survirage ou un sous virage. Bref, un terrain pas facile mais avec 12 années de piste par tous les temps, j’ai vu pire. Vigilance cependant.
Mais pas l’ombre d’un doute en tête, on y va. Le stress et la pression oui, les mains moites oui, concentration oui. On échauffe machinalement les poignets et le cou.
Les drapeaux des commissaires sécurité se baissent enfin, signal que tout est ok. Je lance l'auto avec une première relativement douce (10 kmh). Puis, sur le coup d'embrayage entre cette première et la seconde, le pied droit écrase sans concession la pédale des gaz, le régime monte instantanément à 6500 rpm. Quand les oreilles reçoivent cette sonorité, le pied sur l'embrayage se retire violemment, toute la puissance est envoyée aux roues arrières qui cirent sur le champ. Le train arrière dérive et un "lâché de volant" bien rodé permet aux roues avant de contrebraquer très rapidement seules, pour trouver le cap idéal. Je repose mes mains sur ce volant au bon moment. C'est parti, le show peut commencer !!
Pour ce show, il faut faire avec le terrain. Bien et sans erreur le plus tôt si possible ! La foule, les commissaires aux drapeaux jaunes et les photographes vous rappellent que l'attraction du moment c'est vous. Le speaker me lance le défi de faire un tour complet .... le suspense n'a pas duré longtemps en fait ! Au premier essais c’est 3 tours qui sont réussis ! Oups …
A noter que je ne tourne pas que dans le sens classique des ronds point mais dans le sens horaire également. L'occasion était trop belle de me fixer ce challenge !). Je me fixe également de rester au maximum sur la bande bitume rose centrale. Avec les 5 mètres de chaque côté, la marge sécurité était optimale.
Le moteur est bien en température maintenant, on peut jouer du régime max. Le rupteur chante et le compte tour souffre des cours circuits de coupure. L’auto réagit parfaitement, un régal.
Show oblige, les demis tour fumant sur appel-contre appel sont de rigueur. En réglant bien la vitesse d'approche et le balancé de caisse , j'arrive à stabiliser l'auto au frein pied gauche (gaz écrasé au maxi avec pied droit) avant un décollage dans l'autre sens. Tout en 2 bien sur, les burns en 1 c'est comme user les pneus à la corde .... on a passé le cap. Les pneus s'allument (mise en fumage) sans délais et on peut repartir en contrebraquant en courbe et .. en glisse forcément.
Le terrain est maintenant bien mémorisé au bout de 3 passages, on peut vraiment tout donner. Les séries de glisses s’enchainent. Souvent je repasse dans mon propre nuage de fumée ! Mais je garde à l'esprit que le temps de glisse est compté. L'un des deux pneus va bientôt lâcher son dernier soupir. N'empêche, l'auto réagit bien et c'est assez grisant d'avoir un terrain de jeu à disposition. Les caméramans et photographes se pressent sur les emplacements prévus, le public m’encourage. Le temps passe et l'échéance arrive. Sur les dernières secondes, l'auto devient instable, signal qui sera utilisé sur de prochains shows, car la carcasse est à nue. Les commissaires agitent leurs drapeaux, je stoppe sans réfléchir mon auto. Je suis sur les jantes. Le public est en furie, et moi tout en chaleur ! Cours mais intense on peut le dire !
Merci à Fils des Loisirs Modélisme, RHP économiseur de carburant et performance, Barbier FL échappement sur mesure, STE Racing, Autopassion shop atelier aircooled, Autocontrole Bourgoin, Norauto Pont de Beauvoisin, Garage la combette et toutes les personnes qui ont contribué et m'ont encouragé depuis plus de 12 ans de piste !
